Ceux qui me supportent depuis quelques temps, ont sûrement déjà entendu mes diatribes contre Adobe. Pour les autres, je vais les détailler ici une bonne fois pour toute.
Aux commandes de la Creative Suite, Adobe est un éditeur de logiciels propriétaires incontournable dans de nombreux domaines du multimédia. Plus encore, depuis le rachat de Macromedia (éditeur, entre autres, de Dreamweaver, Flash, FLEX et Director), sa position est devenu hégémonique sur le marché des logiciels de création graphique. L'absence de concurrent direct lui permet de pratiquer des prix extrêmement élevés, tout particulièrement hors des USA.
Mais ma colère est provoquée par une pratique commerciale beaucoup plus dégoûtante. Adobe a conclut un grand nombre d'accords avec des établissements d'enseignement supérieur du domaine pour y imposer son écosystème logiciel. En inondant ce marché, la pérennité de la société est ainsi assurée, en tuant dans l’œuf toute concurrence potentielle.
En effet, l'omniprésence d'Adobe dans les écoles et les très bas prix proposés aux étudiant (sans parler de la facilité du piratage) conduisent ces derniers à n'utiliser QUE les solutions Adobe durant leur cursus. Ces étudiants, une fois dans le monde professionnel seront donc obligés d'acheter les logiciels au prix fort pour exploiter leurs connaissances.
Ainsi, tous les designers actuellement formés ne le sont qu'à l'utilisation de ces logiciels et ne pourront adopter d'éventuels concurrents qu'au prix d'une longue et coûteuse reconversion. Cette boucle infernale risque, à terme, de geler toute innovation dans le domaine, comme dans tout domaine en situation de monopole. C'est dire si l’enjeu est important.
Les solutions libres alternatives existent, et sont de qualité, mais souffrent d'une très mauvais image auprès de ces diplômés ès Adobe (ce que les professeurs ès Adobe n'ont aucun intérêt à changer). Le travail de communication auprès de ces étudiants est donc primordial pour les soustraire à la logique destructrice d'Adobe.
Par ailleurs, un des logiciels phares de la Creative Suite, Flash, n'a pas (encore) d'équivalent complet dans le monde du libre. Bien que la montée en puissance des technologies HTML5 (permettant l'animation et la lecture de médias directement dans le navigateur web) réduise son importance, la création d'un environnement libre de développement graphique d'animations vectorielles reste une priorité pour s'opposer à Adobe.
- GIMP, logiciel libre de traitement d'image (un mode "single windows" est en cours de réalisation, pour les râleurs)
- Inkscape, logiciel libre de dessin vectoriel
- Scribus, logiciel libre de PAO
- Blender, logiciel libre de synthèse de modélisation et animation 3D
- Lightworks, logiciel récemment libéré d'édition vidéo non linéaire (Windows uniquement)
- KompoZer, logiciel libre de création graphique de pages Web
Commentaires
RetroDev, le 24 mai 2011 :
Mathieu, le 23 mai 2011 :