ASCII

05/01/2011 /

Ceux qui me connaissent l'ont appris, parfois à leur dépends : je suis un grand amateurs de fichiers .txt. Je les utilise pour tout. Pour écrire, bien évidement, mais aussi pour dessiner, tracer des schéma, faire des tableaux, jusque dans l'absurde.

Le format texte brut est très ancien et pourtant très largement utilisé. Historiquement, les fichiers textes sont présents dans tous les systèmes, et il est nécessaire de les séparer des autres types, principalement binaires. Dans ce but, les extensions de fichiers sont apparues avec la démocratisation de l'informatique, et, bien entendu, .txt fut une des premières.

Cependant, la compatibilité multiplateformes de ces fichiers n'est pas toujours simple. Deux points peuvent poser problème. Les caractères de fin de ligne, tout d'abord, sont différents selon les systèmes d'exploitation mais, fort heureusement, la plupart des éditeurs savent s'en dépêtrer (à l'exception, c'est étonnant, du notepad Windows). Par ailleurs, la navigation entre les plateformes et entre les éditeurs peut provoquer des conflits d'encodages parfois complexes à démêler (surtout, une fois de plus, si le pauvre notepad s'en mêle). Mais quoi qu'il en soit, ce format (comme le HTML ou le PDF) reste l'idéal pour jongler entre les machines les plus improbables.

L'utilisation intensive du .txt nécessite également de choisir avec soin son éditeur de texte, selon ses goûts et ses besoins (pour moi, c'est légèreté et minimalisme). Pour certains, c'est une vrai religion, mais à force de changer de machines, j'ai appris à être plus tolérant. Sous windows, je préfère utiliser Notepad++, mais Wordpad peut aussi faire l'affaire. Sous OSX, Smultron a ma préférence, mais je suis passé par une foule d'autres logiciels. Sous Linux, enfin, ce sont LeafPad, gEdit et actuellement KWrite sur l'eeePC. J'ai également consacré un court article aux éditeurs de texte "plein écran", il y a quelques mois, qui peut compléter cette liste.

Mais à l'heure du multimédia, l'intérêt du fichier texte, ce n'est plus seulement l'écriture et, ce que les restrictions techniques imposaient à l'époque, nous le retrouvons aujourd'hui sous forme d'art. Je parle bien entendu de l'ASCII art et de ses multiples variantes. J'ai d'ailleurs récemment découvert que cette expression artistique est largement antérieur à l'informatique, puisque Flora Stacey dessinait déjà à la machine à écrire à la fin du 19ème siècle. Un travail semblable est actuellement effectué par Keira Rathbone.

L'art du texte se prête également bien aux installations artistiques interactives. Ainsi, ASCrIIn, en 2004, convertissait le flux vidéo d'un webcam en images ASCII sur une mosaïque de moniteurs cathodiques, version geek et rétro du miroir. Les différentes librairies (pour mplayer ou vlc) permettant la conversion de vidéo en ASCII peuvent être le point de départ de nombreux hacks des plus intéressants (sans parler des blagues telles que le poisson d'avril de Youtube en 2010).

Les fichiers textes, héritage des débuts de l'informatique, sont encore très présent dans notre univers multimédia, où la vidéo règne en maître depuis l'avènement du haut du débit. Plus généralement, le texte n'a pas été détrôné par les médias plus "riches" (et ne le sera sans doute pas avant longtemps). Les multiples nouvelles utilisations qui lui ont été inventées au fil des années ont garantit sa pérennité. C'est bien la preuve qu'en informatique, tout se recycle et que l'invention est bien souvent dans la simplicité.

Réalisation : Antonin Segault
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